La Marche Centrée
et ses différents ateliers
Comment « ça marche » ?
Le soutien bienveillant attribué à la nature a comme vertu de nous guider, tout en douceur, à la rencontre de notre propre nature. Les éléments naturels comme l’eau, le vent, les plantes, les animaux… sont autant de repères, de points d’ancrages et de miroirs pour nos projections les plus sensibles. L’originalité de cette méthode réside dans l’utilisation de ces divers éléments comme moyens de communication avec une part d’intimité souvent délaissée dans notre quotidien.
L’exaltation de la beauté provoquée par la nature peut mener à un éveil symbolique, puissant révélateur de ce qui nous est essentiel dans la vie.
L’apaisement qui résulte de cette immersion au sein de la nature qui nous entoure, et qui nous habite, a comme vertu d’installer une distance vis-à-vis de nos préoccupations. Nous pouvons dès lors relativiser nos inquiétudes pour ensuite les aborder avec plus de sérénité.
Exemple
d’une journée type
- RENCONTRE
La journée débute par l’accueil des participants autour d’une collation, ce moment permet à chacun de découvrir le lieu, éventuellement de faire connaissance. Rien n’est fait dans la précipitation, l’objectif est bien de prendre notre temps. Lorsque le groupe est prêt, des explications sont dispensées sur le déroulement de l’activité. Une quantité restreinte de consignes sont proposées afin d’éviter la surcharge mentale.
- BALADE
La balade se déroule en silence sur 2 à 3 kilomètres (ou plus sur demande des participants au préalable). Nous proposons ensuite de mettre en éveil nos sens par des exercices simples de relaxation tout en portant notre attention sur le monde forestier nous entourant. Vient ensuite un exercice de méditation au pied d’un arbre ou au bord d’un ruisseau, afin de réorienter notre attention depuis les stimuli extérieurs vers notre ressenti intérieur. Cette étape accomplie, nous reprenons le chemin en direction de notre lieu d’accueil.
- RETOUR AU LIEU D’ACCUEIL
Au terme de ce parcours, les participants sont invités à se réunir. Nous leur proposons alors de retracer leur parcours en pensée, et même de le partager verbalement s’ils le désirent. Cette étape de symbolisation permet de « métaboliser » l’expérience corporelle et émotionnelle en pensée consciente.Lorsque la formule choisie se déroule sur une demi-journée,nous clôturons la rencontre avec éventuellement,une collation et un feu de bois lorsque les températures sont plus fraîches
- ACTIVITÉS
La journée se poursuit en général par des activités basées sur les 5 sens, de préférence en extérieur, un contact à pied avec les chevaux peut être proposé si les participants le désirent. Ces ateliers sont définis à l’avance en fonction des désirs du groupe et des possibilités liées aux saisons et à la météo, le choix varie entre: écriture, dessin, cueillette de plantes sauvages…
Les différentes activités sont adaptées à la météo, une partie de celles-ci peut se dérouler en intérieur mais la Marche Centrée est toujours placée à un moment de la journée, c’est pourquoi, il est nécessaire de prévoir des habits confortables et adaptés à la météo, des chaussures de marche ou de sport sont indispensables ainsi qu’une tenue de rechange.
- DÉBRIEFING
La journée se clôture par un débriefing qui peut prendre différentes formes : parole, dessin, écriture…le participant qui ne se sent pas une âme d’artiste a toujours plusieurs possibilités dans le choix de son mode d’expression. Il n’y a aucun objectif de production ni d’obligation de parole si la personne ne le désire pas, le but recherché étant que chaque participant ait la possibilité de penser ses éprouvés. Le groupe a un effet soutenant et diluant dans ce processus de symbolisation.Lors de tous ces différents ateliers, l’accent est posé sur le chemin en lui-même et non sur son but.
Naissance du concept
C’est au début des années 2000,bien avant que le concept de bain de forêt ne fasse son apparition en Europe que j’ai inconsciemment créé ma méthode de Marche Centrée pour mon confort personnel. Confortablement nichée dans mon Ardenne belge, j’ai débuté l’élaboration de ce type de démarche sans que n’émerge à ma conscience l’idée que cela puisse intéresser qui que ce soit ni même que d’autres peuples en d’autres temps et d’autres lieux aient déjà pratiqué et réfléchi à ce genre d’exercice. Je ne me penchais pas sur ce type de réflexion car mon unique objectif était de m’apaiser alors que je traversais une période mouvementée dans ma vie. Je tâtonnais à petits pas, j’avançais d’expérience en expérience, dans ce bois que je croyais connaitre parfaitement en cherchant uniquement ce qui m’était le plus bénéfique.
C’est très spontanément et de façon aléatoire que j’ai transposé différentes techniques apprises lors de mes diverses formations dans ce milieu forestier qui m’était connu et rassurant . Par ailleurs, la possibilité m’était donnée de poursuivre l’élaboration de mes expériences sylvestres auprès d’une personne neutre et bienveillante dans un cabinet tout ce qu’il y a de plus conventionnel. Ce n’est qu’après plusieurs années de tâtonnements, lorsque mes promenades sont devenues plus structurées ,réfléchies et teintées de la poésie évoquée par la nature que j’ai osé imaginer l’intérêt de ma pratique pour un public poursuivant le même objectif que moi :
Se diriger vers plus de sérénité en se centrant sur l’essentiel.
Pourquoi « ça marche » ?
La Marche Centrée est une expérience où l’on se sent en sécurité et en solitaire tout en étant entourés d’autres. Le groupe, son guide et la nature ont un effet soutenant et rassurant pour chacun. Qu’il s’agisse de séances individuelles ou à plusieurs, le guide endosse un rôle de portage bienveillant sans jugement ni attentes. Les sensations de sécurité et de bienveillance chez les participants sont les premiers objectifs poursuivis par le guide.
Les objets de la nature tels que les pierres, les arbres et les végétaux sont statiques et invitent au ralentissement. Les animaux sauvages croisés occasionnellement ne sont pas apeurés par les marcheurs calmes et silencieux, renvoyant de la sorte une sensation de quiétude aux participants.
La marche lente et silencieuse permet aux participants de détourner leur énergie de leur activité mentale vers l’activité motrice et la perception sensorielle, ceci a pour effet de libérer l’intellect de son trop-plein de pensées parasites.
Les exercices de relaxation au pied d’un arbre, d’un ruisseau, d’une source… tranquillisent les bénéficiaires grâce au calme qu’ils véhiculent dans l’imaginaire. De plus, ces éléments de la nature fonctionnent comme un tiers dans la relation entre les personnes présentes. Une relation triangulaire se construit entre le(s) participant(s), le guide et la nature, ceci favorise la fluidité de l’expérience vécue par la création d’une juste distance psychique entre les personnes et aussi entre chaque personne et ses propres préoccupations. Dans cette méthode originale, le guide se sert de la nature comme un médium de la relation, un peu comme le cheval peut être utilisé en hippothérapie.
Nous pouvons imaginer, que la nature n’a pas une conscience propre de son rôle dans ce type de relation,du moins, qu’elle ne possède pas une conscience anthropomorphe mais que ce sont nos projections, les symboles éveillés ainsi que sa présence physique qui déterminent son rôle de médiateur.